Le trouble déficitaire de l’attention est un trouble qui empêche la personne de se concentrer sur le moment présent. C’est le fait que l’enfant ne puisse pas former un tout avec son occupation de l’instant. C’est le fait que l’occupation affective ne puisse pas se transformer en occupation intellectuelle, ou encore, que des modifications mentales empêchent une occupation sentimentale.
C’est le fait qu’un enfant qui se retire pour lire un livre n’ait pas la force sentimentale suffisante pour faire travailler son esprit, ou encore que les troubles de l’attention empêchent cet enfant d’atteindre cette occupation affective. Comme le mental prend sa force des sentiments, un enfant qui a les émotions éparpillées aura les idées floues.
Un enfant qui n’a pas un équilibre sentimental au sein de sa famille aura l’esprit confus. Un enfant qui n’ose pas parler de ses problèmes aura l’esprit confus. Un enfant qui aura donné un trop grande importance à des petits soucis sentimentaux et qui ne pourra pas en parler aura lui aussi l’esprit confus.
Tout ceci est vrai…
Cependant, selon des analyses réalisées ces dernières années, il apparaît que des enfants ne souffrant pas de troubles affectifs souffrent de troubles déficitaires de l’attention. Cela est très surprenant pour les professionnels de l’enfance. Ces enfants n’avaient même pas de troubles neurologiques.
Des analyses approfondies ont permis de révéler un détail pédagogique intéressant…
Des expressions linguistiques utilisées par les adultes sont la cause du trouble déficitaire de l’attention chez l’enfant. Autrement dit, certains mots utilisés habituellement par les adultes perturbent le fonctionnement naturel de l’enfant.
Ces mots que l’on peut définir comme des termes contenant un risque pédagogique sont ‘et’ et ‘mais’. Ils sont, par définition, des mots qui empêchent l’enfant de se concentrer sur le moment dans lequel il se trouve pour laisser son esprit voyager dans un autre moment.
Alors que dans la communication que nous entretenons avec l’enfant, le choix des mots doit être opté pour des mots pour décrire l’instant présent afin que l’enfant s’accroche au moment, qu’il puisse continuer à agir dans le moment dans lequel il se trouve.
Illustrons ces propos par un exemple.
Disons que l’enfant discute avec son papa de la météo de la semaine.
Disons que pour aujourd’hui, la météo annonce un beau temps ensoleillé, et que pour demain, on annonce une journée pluvieuse.
Lorsque l’enfant demande à son papa : « Papa, quel temps fera-t-il cette semaine ? », si le papa répond « Aujourd’hui il va faire beau, mais demain il paraît qu’il va pleuvoir ». Comme cette façon de répondre n’est pas concentrée sur le moment présent mais bien sur un autre moment (demain), il fera vivre à l’enfant une partie du processus du trouble de l’attention.
De la même façon, lorsqu’une maman dit à son enfant : « Tu as fait tes devoirs mais on dirait que tu as eu des difficultés ». Cela poussera l’enfant qui venait de terminer ses devoirs avec succès, à se concentrer sur le moment avant les devoirs, et ceci une erreur.
Ces mêmes phrases auraient très bien pu être construites de sorte qu’elles se concentrent sur l’instant présent. Ainsi, elles n’auraient pas fait vivre à l’enfant un processus de trouble de l’attention.
L’expression-clé est « même si ».
Si vous le voulez bien, nous allons transformer les phrases précédentes en faisant usage, cette fois, de l’expression « même si ».
Le papa à qui l’enfant a demandé des informations sur la météo, s’il répond « Même si demain il va pleuvoir, aujourd’hui, il fera ensoleillé ». S’il répond de cette façon, il aidera l’enfant à se concentrer sur l’instant présent, bien qu’il aborde le futur dans la première partie de sa réponse.
De la même façon, à l’enfant qui a fait ses devoirs à temps, si la mère répond « Même si tu as eu des difficultés à les faire, tu as terminé tes devoirs » est bien plus positive que la phrase construite avec la conjonction ‘mais’.
Les conjonctions ‘mais – et’ ne sont donc pas conseillées dans la communication avec l’enfant.
Les longues phrases construites avec ‘et’ rendront plus difficile la concentration de l’enfant sur l’instant présent. Pourtant, la base de la communication avec l’enfant repose sur des phrases courtes sans conjonction.
Au lieu de dire « Aujourd’hui, je suis allée au magasin et je t’ai acheté des vêtements », préférez « Aujourd’hui je suis allée au magasin. Je t’ai acheté des vêtements. »
Ceci est une langue de communication facile qui ne perturbe pas l’attention de l’enfant.
Auteur: Adem Günes (17 mars 2015)
Traduit par: Oum Soumeyya