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Lorsqu’un enfant qui reçois des raclées devient plus grand et plus fort, il commencera à faire subir ces violences à ses propres parents. La plupart des enfants qui sont en colère et violents avec les adultes sont des enfants qui étaient victimes de violences à la maison.
Certains enfants qui ont des raclées développent, quant à eux, une personnalité effacée, timide et peureuse. Nous nous sommes tous déjà retrouvé face à un enfant qui s’éloigne et s’enfuit de nous lorsqu’on tend la main pour lui faire une petite caresse sur les cheveux, comme si nous allions le frapper. Ces enfants ne peuvent pas ressentir de confiance et se sentir en sécurité avec leur entourage. Ils voient la vie et les gens comme un danger. Même avec une personne qui s’approche d’eux avec amour et sympathie, ils seront inquiets.
Même très intelligents et doués, ce genre d’enfant ne se sentira jamais capable. Leur niveau confiance et leurs capacités ne seront pas équivalents. Comme leur confiance en soi est minime, ils ne voudront pas faire des choses qu’ils sont facilement capables de faire. Lorsqu’on leur demande d’accomplir une tâche ou un devoir, ils répondront de la façon suivante « Je n’y arriverai pas, je ne sais pas… » Ils commenceront uniquement après qu’on les ait motivé et qu’on leur ait donné confiance. Et comme ils n’osent pas se lancer dans des choses qu’ils réussiront facilement, ils passent à côté de beaucoup d’opportunités. Même pour les cours où ils connaissent très bien la matière, ils auront peur de lever la main pour répondre. Bien qu’ils ont des bons résultats dans les examens écrits, leurs résultats aux oraux ou dans une ambiance de classe seront moins bons.
La violence que l’on fait subir à l’enfant influence sa personnalité, ses résultats durant ses études et sa relation avec les autres. Cet enfant ressentira de la colère et de la haine envers les adultes. Il pensera que ses parents ne l’aiment pas, que s’ils l’aimaient, ils ne l’auraient pas frappé. Ce sentiment augmentera encore plus sa hargne et sa colère.
Le fait que la maman ne soit pas bien dans sa peau est une des raisons qui explique souvent la violence faite aux enfants. Beaucoup de femmes qui ont des problèmes avec leur époux, qui ne reçoivent pas d’affection de la part de leur époux extériorisent ces sentiments de colère et de malaise avec de l’impatience et de la colère face à l’enfant. Elle montre ses problèmes sentimentaux en maltraitant ses enfants. Surtout si elle est victime de violence de la part de son mari, elle le montrera elle aussi à ses enfants.
« Si je suis grincheuse et en colère avec mes enfants, si je les frappe, c’est lié à mon état d’âme… Pourquoi ne suis-je pas bien ces derniers temps ? Pourquoi suis-je moins patiente et en colère ? Bien que mes enfants n’ont pas changé, pourquoi suis-je encore plus en colère ? »
Les réponses à ces questions permettront de récolter beaucoup d’informations à propos de notre propre personne. Les mamans qui trouvent la source du problème en elles et en leurs propres problèmes auront plus de facilités à résoudre cette situation. Elles découvriront facilement leurs problèmes personnels et leurs incohérences, qu’elles ne veulent en fait pas frapper leurs enfants.
Parce que nous savons que beaucoup de mamans regrettent d’avoir frappé leur enfant et quand celui-ci dort, elles pleurent à leurs côtés. Elles se disent « Je ne vais plus te frapper », elles promettent, elles jurent même. Mais comme les problèmes ne sont pas résolus et la raison de ce comportement n’est pas trouvée, elles recommencent à agir de la même façon chaque jour.
Lorsque les enfants grandissent, ils se rappellent de ces mauvais épisodes du passé et ressentent de la colère. Ils demanderont des comptes sur la raison de ces agissements à leur maman. Ils commenceront à demander « Comment as-tu pu me frapper ? Ne m’as-tu jamais aimé ? »
Lorsqu’ils seront grands, ils essayeront de comprendre des éléments qu’ils n’arrivaient pas à comprendre mais qu’ils ressentaient quand ils étaient enfants. Ils essayeront donc de demander des compte. Ils poseront sans cesse les questions qu’ils n’avaient pas pu poser étant petits.
Comme la raclée n’a aucun côté éducatif, elle n’est pas une méthode d’éducation. À la place de cela, l’éducation donnée avec l’amour est plus permanente et plus saine. Dans la méthode d’éducation par l’amour, il y a des règles que les deux parents ont décidés ensemble. Lorsque l’enfant ne les respecte pas, il faut le prévenir avec tendresse et il faut lui expliquer la raison pour laquelle il ne doit pas agir ainsi. Ce qui est important ici, c’est que les deux parents soient sur la même position et décision. La cohérence de la décision de la maman et du papa mettra des limites à l’enfant, et il aura une limite concernant le comportement qu’il ne peut pas avoir.
Lorsqu’un enfant commet une erreur, il ne faut pas attaquer sa personnalité, il ne faut pas le rabaisser, au contraire, il faut parler des inconvénients et des conséquences de son attitude négative.
Ceci ne signifie pas du tout que l’enfant doit totalement être irresponsable et négligent. Il doit bien sûr y avoir des limites et des responsabilités. Et lorsque l’enfant ne respecte pas ceux-ci, il doit y avoir une réaction et une conséquence concernant son erreur. Il faut des punitions telles que arranger ou réparer ce qu’il vient de faire, essuyer ce qu’il a renverser.
Enfermer dans une chambre ou dans la salle de bain un enfant qui a renversé l’eau ou le thé ne lui apprendra rien du tout, ceci aura simplement pour conséquence de le rendre colérique, têtu et cruel, sans coeur. Lui faire vivre les conséquences de ses actes est plus éducatif. Lui donner un essuie et lui faire nettoyer portera ses fruits.
La punition doit être proportionnelle à l’erreur. Il ne faut pas donner de punitions qui augmentent les peurs de l’enfant, qui détruisent sa personnalité.
Traduit par : Oum Soumeyya
Source : YASAR Banu, Anneme Soramadigim Sorular, édition Zafer, Janvier 2012, Istanbul, pp. 21-24